Phil La Marmotte 

Conclusion

 

A travers cette situation, l’importance du temps n’est pas négligeable et est nécessaire pour que le sujet devienne acteur de son histoire et puisse se projeter dans l’avenir.

V n’avait plus la maîtrise de son passé et nous voulions qu’il devienne acteur de son avenir, mais pour cela il faut le temps de se réapproprier son passé pour aller vers l’avenir.

 

Que fallait-il entendre derrière ces multiples « passages à l'acte » qui se répétaient inlassablement dans tous ces lieux de passage ?

 

Lacan nous dit que l'agressivité est reliée à l'échec d'une nécessité verbale.

En effet dans l'évolution de V., son histoire ne lui est pas « parlée », il ne peut la verbaliser ni l’imaginer.

L'absence réelle et symbolique du père est problématique d'autant plus que le père de V. est absent dans le discours de la mère.

 

De plus l'expression de son mal être, son questionnement (sans doute de la question de ses origines) se sont très longtemps manifestés par des comportements agressifs entraînant des phénomènes d'abandon et d'exclusion.

 

C'est donc en prenant du temps que nous avons durant  presque sept mois, tenté de donner du sens à notre action éducative, par notre soutien malgré les crises (institutionnelle, individuelle, familiale).

 

Nous pouvons formuler l'hypothèse, que V. à cette période était perdu dans son histoire familiale, qu'il avait besoin de tester l'équipe éducative et de mesurer le degré d'implication et « d'amour » que nous pouvions avoir pour lui.

Ses manifestations de violence comme symptômes d'une demande de reconnaissance (à ne pas « étouffer ») ont eu un impact très fort sur l'équipe éducative et l'ont parfois fragilisée. Nous avons par ce travail enrayé cette spirale de l'échec.

 

Trois semaines et demi après son départ, V semble, d’après l’équipe avec qui nous sommes en relation, avoir posé ses bagages.

V. semble pouvoir s’inscrire plus facilement dans les projets proposés et semble être tenace puisqu’il semble vouloir les mener à terme. Ses relations avec l’entourage sont bonnes et V. ne se met pas en situation de rejet.

Il est encore trop tôt pour dire que nos actions ont rompu cette spirale (violence-rejet) dans laquelle s’était enfermé V, mais il semblerait quand même que V. prend un chemin plus serein.