Phil La Marmotte 

du droit s

3-Le temps élément fondateur d’un projet

Notre projet d’établissement fonctionne sur trois temps, l’admission, l’observation et l’orientation qui permet à l’enfant de se projeter dans le temps à plus long terme.

Ce temps d’élaboration du projet avec et pour l’enfant est complexe, il doit intégrer son projet avenir ailleurs que dans le foyer et doit donc aussi inclure son départ.

En effet, il ne faut pas que ce départ ne soit qu’un départ de plus sans avenir réel, il y a pour nous nécessité de mettre tout en place pour que le départ de l’enfant ne soit pas un échec mais un aboutissement d’une réflexion d’avenir pour et avec l’enfant.

 

A l’admission d’un enfant dans le foyer, bien souvent et en fonction de l’âge, celui-ci peut vivre cette séparation d’avec son milieu précédent comme étant une injustice, les motifs de ce placement n’étant pas pour lui justes.

Ce nouvel espace peut lui paraître menaçant par les différentes séparations  que cela engendre : séparation physique et  séparation avec la relation problématique et ou pathologique dans laquelle est inscrite la famille.

 

Le temps sera alors l’atout majeur de l’enfant qui devra dépasser cette angoisse de la séparation et progressivement s’installer pour à nouveau s’en aller vers un projet constructif.

Cet espace entre « une perte et une acquisition incertaine » est le propre de l’accueil d’urgence.

 

Dans certaines situations le temps est nécessaire et a un sens objectif pour que ce qui a provoqué la mise à distance temporaire de l’enfant avec sa famille (difficultés financières de la famille, divorce, enfant bouc émissaire de la famille…) et ce ne peut être qu’une crise passagère.

Par contre dans d’autres situations plus complexes comme la suspicion d’inceste le temps devient assez subjectif.

 

L’accueil en urgence ne doit pas être une prise en charge dans l’urgence. Beaucoup d’enfants accueillis en urgence ont des projets d’orientation et sont en attente d’une possibilité d’accueil pendant parfois assez longtemps.

Si un enfant doit rentrer chez lui, avant son retour en famille il y aura un temps plus ou moins long, nécessaire avant que son départ ne se fasse (temps de réadaptation).

Les enfants ne sont pas des objets sur lesquels on applique des mesures de justice et auxquels ils doivent s’adapter d’emblée.

Il leur faut du temps pour s’adapter à la nouvelle école, aux règles de vie du foyer, aux différents intervenants du foyer…

C’est pourquoi, la notion de temps doit être relativisée à chacun des enfants accueillis.

Notre mission n’est pas seulement limitée à la notion de temps défini par le cadre de la loi nécessaire pour protéger l’enfant mais elle doit aussi tenir compte de l’intégralité du sujet dans son histoire.

Par conséquent, même si le temps est l’élément indispensable dans une prise en charge, il doit aussi permettre à l’enfant de pouvoir se projeter vers un avenir, vers son départ du foyer mais aussi dans la vie.

Ce temps appartient à l’enfant pour la construction de son avenir.

Cela étant dit, le temps permet aussi à chacun de nous y référer, car il permet de poser une limite.

 

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