Phil La Marmotte 

L'essentiel du 

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III/ A/  « L’Éthique, c’est la compétence. » :

 

On voit que les accueils en urgence sont très différents les uns des autres, ils ont chacun leurs spécificités, mais parfois certains se ressemblent un peu dans les prises en charge.

 

La dimension objective de la maltraitance justifiant et légitimant une prise en charge entraîne sur l’ensemble des acteurs qui la vivent, des représentation individuelles ou collectives qui agissent sur notre subjectivité faisant alors ressurgir nos propres valeurs et représentations.

En effet, j’ai été à plusieurs reprises écœuré, dégoûté, révolté lorsque j’ai lu ou été informé de certaines situations familiales. Mon premier réflexe a bien souvent été de faire un jugement négatif  sur « ces méchants  parents. »

Je pense que ce premier jugement doit pouvoir être verbalisé afin qu’il soit dépassé et non refoulé. Rester dans la dimension subjective ne donnera pas l’aide que l’on est sensée apporter à l’enfant mais aussi à la famille, de façon efficace.

En effet, la prise en charge qui va suivre dépend dans la grande majorité des cas de cette première rencontre. Nous devons dépasser et faire dépasser cet état de culpabilité pour pouvoir rencontrer l’autre.

Tout notre travail doit être de permettre le rétablissement de la parole afin que les actes commis viennent à la conscience par la symbolisation, l’élaboration des représentations pour  l’éducateur mais aussi pour l’autre quel qu’il soit.

 

L’éducateur doit faire face à l’histoire qui lui est livrée. La régulation d’équipe doit intervenir pour désamorcer et faire tomber le poids de la culpabilité devant « cette insupportable histoire » dans le but d’établir la distance essentielle pour ne pas « s’agglutiner » à l’autre.

 

Je crois nécessaire aussi que l’éducateur  œuvre et permette la mise en place de cette dynamique (de la parole) sur le lieu même du travail, mais aussi à l’extérieur du foyer.

 

Un espace analytique à l’intérieur du foyer serait  « la loi du tout institutionnel », c’est pourquoi,  il me semble indispensable que la question de l’autre soit posée à l’extérieur de l’institution.

Certes l’espace analytique ne résout pas tous les problèmes, mais fait partie des outils nécessaires que l’autre peut utiliser pour  trouver un lieu de parole et trouver aussi un sens à ce qui lui arrive.

Cet espace analytique extérieur n’a pas pour but de faire taire le symptôme, fut-il dérangeant, mais de l’entendre, pour accompagner le sujet dans sa prise en compte dans la découverte de ce qui en lui cherche à se dire. Lorsqu’un enfant se rend compte que c’est à lui que cela arrive, il peut devenir responsable et agir sur son symptôme, autrement dit, apprendre à faire avec. L’éducateur est là pour cela. Mais la cure analytique, elle, est un lieu privilégie de ce genre de travail de décomplétude du symptôme, mais il doit être neutre donc extérieur à l’institution.

 

La place de relais parental qu’occupe l’éducateur, la fonction symbolique dont il est le praticien et le rôle qu’il doit jouer pour un accompagnement éducatif suppose un engagement professionnel important. La formation professionnelle permanente et  un travail d’équipe régulier, sont à mon sens à la base de l’engagement professionnel de l’éducateur afin qu’il trouve la distance nécessaire entre soi et l’autre.

  

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