Phil La Marmotte

 

 

Psychologie de la Petite Enfance.

 

Psychologie de la petite enfance : 30/9/97

 

Termes à connaître :

Fœtus (latin : pondre, féconder) : Produit de la conception ayant acquis les formes générales de l’espèce mais non encore venu à terme.

 

Rappels fondamentaux :

L’hérédité est moins importante que les conditions environnementales (observation chez les jumeaux homozygotes).

Des enfants adoptés se développeront pareillement que des enfants naturels au sein d’une même famille.

 

La petite enfance :

Ambroise Paré disait sur le fœtus, il doit être appelé embryon ou naissant mais pas encore enfant.

Winnicott disait qu’un fœtus n’existe pas sans un père et sans une mère.

Le père rêve de cet enfant et la mère rêve mais porte cet enfant.

Pour la mère l’enfant qu’elle porte n’est pas représentable et inconnaissable d’où des représentations diverses (concept fondamental en psychologie : l’enfant est merveilleux, extraordinaire ou au contraire anormal…).

Parfois l’enfant est rêvé et magique. Il fera ce que les parents n’ont pas réussi à faire.

Il arrive que la mère ait du mal à rêver l’enfant (elle n’assume pas l’enfant qu’elle porte, enfant, non désiré ou enfant catastrophe car non voulu).

La grossesse est physiologiquement et psychologiquement un changement important car elle nécessite chez la mère de passer du stade d’un individu à deux individus (stade duel).

Cela peut déclencher le désir souvent répété de vouloir voir ce qu’il y a en elle (l’échographie remplit bien ce rôle mais malheureusement reste cher et limité par la Sécu).

Mais l’échographie parfois ne rassure pas pleinement la mère qui reste inquiète de cette cohabitation.

Certaines mères vivent leur fœtus comme étant un corps étranger, d’autant plus que la mère n’est pas maître de la situation.

Dans l’utérus, l’enfant pour les parents n’est qu’au stade d’une promesse.

L’enfant avant la naissance a déjà une histoire ; celle des parents, il naît déjà avec un passé ne serait ce que ce qui c’est passé au moment où il a été conçu et le moment ou il est né (comportement des parents pendant la grossesse).

Bref, l’enfant ne devient réel qu’à la naissance (nommé et distingué).

Pour que l’enfant devienne un sujet à part entière il faut que le père et la mère abandonnent l’image de l’enfant comme objet de complétude pour eux !

Si cet abandon ne se fait pas, la mère risque de faire une psychose puerpérale (dépression postnatale).

Souvent on observe chez la mère qui vient d’accoucher une dépression.

Parfois la naissance d’un enfant peut déclencher une psychose chez les parents (facteurs déclenchant).

Comment s’éveillent les sens de l’enfant pendant la grossesse (sensorialité) :

L’embryon à ses sens qui s’éveillent au cours de la grossesse progressivement. Les différentes perceptions vont se développer.

Le toucher (sens tactiles) au 4éme mois apparaît, les pieds et les mains sont sensibles, l’enfant connaît les limites de son habitacle.

Le goût (avale le liquide amniotique) se développe vers le 6éme mois et le fœtus est attiré par le goût sucré.

L’audition au 6éme est bonne, le fœtus se familiarise aux bruits internes de la mère et à son entourage externe.

(Il intègre peu à peu dans son monde sensoriel sa famille (haptonomie)).

Pendant les trois derniers mois le fœtus perçoit les changements de position de l’utérus selon la position de la mère.

L’enfant entend les voix du père et de la mère (voix déformées à travers le ventre de la mère).

A la naissance, le fœtus reconnaît la voix de sa mère parmi celle d’autre voix féminine.

Un bébé qui pleure cessera de pleurer si on lui fait entendre des battements de cœur d’une fréquence de 60 bats/min.

L’enfant développe son olfaction au bout de 7 jours, et il reconnaît les compresses qui ont été mises en contact avec le sein maternel.

La vision reste incomplète, l’enfant perçoit des formes grossières à 20 cm seulement de lui.

A 6 mois sa vision sera parfaite.

Peu à peu l’enfant apprend à reconnaître les siens.

Pour prendre place prêt de l’enfant il faudra faire partie de son monde sensoriel (toucher, odeur, vue …).

La naissance est très traumatisante pour l’enfant car le monde dans lequel vivait l’enfant change complètement (sons aigus, olfaction à l’air libre, milieu gazeux et plus liquidien, salle opératoire, personnes présentes,…)

Heureusement, les voix des parents vont le rassurer et l’enfant va reposer sur le corps de la mère et va entendre le cœur de la mère battre.

L’enfant est passif mais les parents sont actifs.

L’enfant est totalement sous la dépendance des parents qui ont possibilités de vie ou de mort.

Le but pour l’enfant sera de passer du stade du passif au stade de l’actif (autonomie).

**Passif (masochisme primaire) ó Actif (Sadisme primaire)

L’enfant est prématuré à sa naissance par rapport au monde où il est.

C’est dans nos soins portés au corps de l’enfant que vont passer nos affects.

Tout passe par les orifices de l’enfant (amour, haine, etc.).

La bouche représente les plaisirs et la nourriture par rapport à la mère.

L’enfant est dépendant dans ses besoins et dans son psychique.

A la naissance l’enfant n’a pas de vie psychique, c’est son environnement qui va lui permettre de distinguer son ressenti et les différents sentiments (bien ou mal).

Le parent va apprendre à son enfant à rentrer dans le monde de l’Humain.

Le parent s’occupe (ses besoins), mais aussi se préoccupe (les sentiments à l’égard de l’enfant) de son enfant.

Les affects sont apportés par les parents au travers des soins (amour, rejet…).

Si tout se passe bien autour de l’enfant, l’amour va l’emporter sur le reste.

La façon d’être avec un enfant, laisse passer des messages qui sont ressentis par l’enfant comme étant un langage, facteur d’amour, de haine ou autre.

Lorsqu’on élève un enfant, il y a des moments de bons traitements et des moments de mauvais traitement, mais en général l’ensemble reste satisfaisant.

Parfois, malheureusement des parents traiteront mal leurs enfants (physiquement, moralement) aboutissant à des carences diverses en fonction de la maltraitante.

L’adulte doit stimuler son enfant fonction de ses possibilités afin de le faire progresser et lui donner envie de grandir.

Les messages qui vont passer avec l’enfant peuvent être d’ordre sexuel et éveiller sa sensualité.

Les messages sont différents en fonction du père ou de la mère et si l’enfant est une fille ou un garçon.

Pendant les soins, donner à manger correspond au stade oral et, la propreté, à la zone anale et génitale.

Toutes ses zones restent d’ailleurs importantes dans la vie adulte.

Dans le soin chez l’Humain, il se greffe toujours quelque chose, un plaisir ou un déplaisir.

Le plaisir ou le déplaisir tourne toujours autour de l’oralité ou de l’analité ou encore de la génitalité.

**Exemple : si la période de l’oralité s’est mal déroulée, il peut y avoir plus tard des problèmes de boulimie ou d’anorexie.

**Les excréments sont pour l’enfant une perte de lui-même, l’enfant peut réagir par rapport à ses excréments.

Par les soins passent des messages de séduction dont l’adulte n’est pas conscient et dont l’enfant n’est pas conscient non plus mais qu’ils analysent inconsciemment (un travail se fait malgré tout).

Tous ses messages que l’enfant a reçus de la part de ses parents ou de son entourage (qui eux même ont reçu des messages qui influencent les messages qui vont vers leur enfant) seront pendant toute son existence sujet à essayer d’y trouver un sens.

C’est d’ailleurs cette incessante traduction de ces messages qui nous font évoluer ou non et qui font que chaques jours nous sommes différents. (Personnalité un peu changeante).

Tous ses messages sont des langages verbaux ou extra verbaux (très importants car passant par le corps), langage de l’oralité (nourriture), langage anal (être propre ou non) et langage génital (période pré-ado et adolescente).

L’enfant pour évoluer doit faire le deuil d’un langage pour entrer dans un autre langage (croissance).

L’humain n’arrête pas de changer de périodes. Les périodes anciennes s’assument par leurs deuils afin de permettre d’entrer dans de nouvelles périodes (ou stades).

Parfois des parents veulent garder leurs enfants bébé et les empêchent d’évoluer (consciemment ou non) les laissant à des stades peu évolués.

Les parents maîtrisent un peu les stades et doivent donner à l’enfant les moyens de sa propre maîtrise en l’aidant à passer les stades en fonction de ses capacités mais, l’enfant peut parfois refuser de lui-même le passage à un autre stade (l’adulte ne doit pas insister, c’est qu’il n’est pas prêt !).

Progressivement l’enfant va commencer à distinguer l’amour de la haine en fonction de ses expériences avec son entourage.

Si chez certains adultes la haine (dans les soins) l’emporte sur l’amour, l’enfant pourra croire que la haine est plus importante que l’amour. Cela pourra aboutir plus tard à un dysfonctionnement avec les autres (violence).

Tout est langage comme dirait Françoise Dolto, les parents peuvent faire passer leurs angoisses, leurs craintes, leur deuil (s’ils ont perdu quelqu’un de cher), leur amour, leur haine aussi passagère soit-elle, mais l’essentiel étant que lorsque cela ne va pas de mettre des mots sur les maux et d’expliquer à l’enfant les raisons même des soucis (le tout petit enfant comprend).

Conclusion :

Le nourrisson est totalement dépendant des parents ( de la mère surtout) dans ses besoins qui progressivement deviendront des plaisirs.

L’enfant fait l’expérience (acquisition dans son corps et dans sa tête) élémentaire de la satisfaction de ses besoins et sait que cette satisfaction est dépendante des adultes qui l’entourent (corporellement = sensorialité).

La nourriture joue un rôle important car elle déclenche le besoin de l’enfant qui l’exprime par des pleures et provoque chez la mère une réaction de complémentarité.

Cette réaction sera faite en fonction du vécu propre de la mère (passé de la mère) donc plus ou moins bien.

Si jamais à un moment donné, la mère n’est pas bien (stress, angoisse, etc.), une personne intermédiaire sera la bienvenue pour calmer le jeu et rassurer l’enfant qui ressent la situation.

Progressivement, l’enfant va avoir le sentiment de plaisir au moment de ses besoins et va en faire une association.

Chez l’adulte souvent le plaisir bat le besoin (épicurien).

La nourriture et les choses (au sens psychologique) sont les premières relations incorporantes au monde extérieur.

Tous ce qui est bon pour lui est en lui et donc fusionné. Il incorpore le monde et l’avale.

Cela donnera à l’enfant une sécurité de base (ses fondations).

Il prendra en lui (fermement) ce qui est bien pour lui (objets en général).

*Toute notre vie nous fonctionnons comme cela. Malgré les déplaisirs d’aujourd’hui, demain il y aura des plaisirs.

Progressivement, l’enfant va comprendre que même si le plaisir s’arrête, plus tard il reviendra (période de frustration).

*S’il y a trop de déplaisir ou si un déplaisir dure trop longtemps, l’adulte (dépression et suicide) ou (et) l’enfant peuvent se laisser mourir de désespoir.

Tout au long de son développement l’enfant va accumuler dans sa mémoire ce qui est bon et mauvais (plaisirs et déplaisirs) dans son corps et développera alors, en fonction de tout cela sa psyché.

Plus tard, il pourra alors exprimer tout cela dans son comportement de façon plus ou moins consciente.

Ce qui est bon pour l’enfant sera (donc il le prendra) une Introjection.

Ce qui est mauvais pour lui sera (il le rejettera) une Projection.

Ses deux modes sont un moyen de défense.

*Si l’adulte utilise trop sa projection, il peut développer une paranoïa, car pour lui tout est mauvais.

Si pendant ses soins la mère est parfois méchante ou parfois gentille, le bébé va croire qu’il existe deux mères, une gentille et une autre méchante (il personnalise la mère).

Peu à peu, il va s’apercevoir qu’il n’y en a qu’une qui peut être bonne et mauvaise à la fois.

**D’après des études l’anorexie et la boulimie touchent plus les filles que les garçons car au moment de la petite enfance, la mère semble porter plus d’attention au garçon qu’a la fille.

Ces deux maladies correspondent à la période orale .

Les messages que la mère "envoie " sont différents entre une fille et un garçon.

Introjection et projection sont en réalité les bases de l’avenir et développeront des sentiments d’assurance ou non et de sécurité ou non pour l’avenir.

**Nous ne sommes désirables que parce que nous sommes désirés !

**Nous ne sommes beaux que parce nous sommes beaux dans le regard de l’autre.

Vocabulaire : Étayage : Objet de substitution apportant du plaisir et souvent de l’accoutumance (drogues, personne) et allant jusqu’à l’aliénation.

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